22 avril 2020

Aménager son bureau en télétravail : veiller à une bonne qualité de l’air intérieur

conseil ventilation bureau

La qualité de l’air intérieur au bureau, en télétravail ou sur le le lieu de l’entreprise, est devenu un sujet hautement sensible en cette période pandémique.

Avant de traiter plus particulièrement du coronavirus, nos experts vous expliquent les principes d’une bonne qualité de l’air intérieur et les mesures à prendre pour se prémunir des pollutions de toutes sortes à l’intérieur de notre lieu de résidence et dans votre bureau en particulier.

Une première idée reçue à battre en brèche est que l’air que nous respirons à l’intérieur de nos logements est généralement plus sain que l’air extérieur. Au contraire, suivant un constat scientifique établi par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, il est entre 5 à 10 fois plus pollué, du fait de particules de différentes natures qui s’accumulent dans nos habitations, et entraîne des conséquences importantes sur notre santé. Ainsi, la mauvaise qualité de l’air ambiant dans les logements, transports, écoles, lieux de travail où nous passons 80% de notre temps entraînerait de l’ordre de 20 000 décès par an.

Des sources de pollutions diverses qui nuisent à la qualité de l’air intérieur :

Parmi les substances nocives que nous respirons, citons parmi celles venant de l’environnement extérieur :

  • Les particules fines, issues pour la plupart des combustions incomplètes générant des fumées, venant du chauffage au bois, du trafic routier, des incinérateurs… Elles participent au développement de cancers et de maladies respiratoires chez les enfants
  • Le SO2 ou dioxyde de soufre, issu de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon) comme par exemple le chauffage domestique, les véhicules à moteur, ou la production d’électricité. Il affecte le système respiratoire et les poumons, en aggravant les pathologies de type asthme et bronchites chroniques, entraîne des irritations oculaires.
  • Les oxydes d’azote (NOx) , issus principalement du transport routier, du secteur industriel et de la production d’énergie. Ils génèrent des affections bronchitiques, irritent la gorge, le nez et les yeux.
  • Le pollen, issu des espèces végétales à fleurs, provoque des allergies, des rhinites et de la conjonctivite. L’allergie au pollen concernerait près d’un tiers des adultes.

En complément de ces substances provenant de l’air extérieur, l’air intérieur est également très pollué.

  • Les COV (composants organiques volatils) sont des composants gazeux qui émanent de multiples sources comme le mobilier, les colles, les peintures, les plastiques, les matériaux de construction, les produits de bricolage, les produits d’entretien, les bougies parfumées, la fumée de cigarette…Parmi les COV, le benzène et le formaldéhyde agissent en tant que cancérigènes, ils provoquent une irritation des yeux et des voies respiratoires.
  • Les allergènes de la maison: acariens, moisissures ou poils d’animaux. Acariens et moisissures prolifèrent dans les lieux mal ventilés, trop humides et trop chauffés. Quant aux poils d’animaux, ils peuvent perdurer même après le départ de l’animal car les allergènes restent présents dans la moquette ou sur les fauteuils ou canapés. Ces différents allergènes entraînent rhinite, allergies oculaires ou asthme.
  • Les bactéries et virus

Quelles précautions à prendre pour lutter contre la pollution de l’air intérieur ambiant ?

Pour se prémunir au maximum, il est indispensable de respecter les mesures et gestes suivants :

  • ventiler votre logement en laissant les fenêtres ouvertes en grand au moins 15 minutes par jour
  • favoriser la bonne circulation de l’air des pièces principales (salon, chambres) vers les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC) où le système d’extraction permet d’évacuer humidité et polluants divers :  un interstice entre le sol et le bas des portes d’au moins un cm favorise la circulation de l’air et contribue à son renouvellement.
  • aérer lorsque vous cuisinez, car la cuisson des aliments peut provoquer l’émission de COV. Les vapeurs de fumées qui se dégagent des plats cuisinés, notamment trop gras ou cuits à l’huile à haute température, peuvent être toxiques. L’utilisation systématique d’une hotte dont les filtres doivent être remplacés régulièrement est recommandée.
  • limiter l’émission de fumées en tout genre (encens, bougies parfumées, cigarettes…) qui génèrent des COV et des particules
  • sélectionner des matériaux neutres pour l’environnement lorsque vous réalisez des travaux ou aménagements. Privilégiez les équipements étiquetés A+, qui émettent le moins de COV. De la même manière, il est indispensable d’opter pour des produits d’entretien et de nettoyage n’émettant pas ou peu de COV comme les solutions traditionnelles de type vinaigre blanc, citron, savon noir ou savon de Marseille, tout en n’omettant pas d’aérer le logement pendant le ménage.
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  • faire réviser chaque année les appareils à combustion (chaudière, chauffe-eau) pour détecter les risques d’émanation de monoxyde de carbone (CO), un gaz incolore et inodore responsable chaque année de la mort de centaines de personnes par intoxication.
  • nettoyer régulièrement les systèmes de ventilation
    1. Grilles d’entrée et de sortie d’air situés dans les pièces d’eau, la cuisine et dans les fenêtres
    2. Bouches d’entrée et d’extraction des installations de VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée)

Les risques spécifiques liés au coronavirus

Une bonne nouvelle est que le coronavirus ne se propage pas par l’air ambiant, et ne reste actif que pendant 3 heures au maximum à l’extérieur de notre organisme une fois exhalé. Cela limite le risque en matière de qualité de l’air intérieur dans votre espace de bureau ou dans les autres pièces de votre domicile.

Le principal danger reste le contact physique de personne à personne (poignée de main, baiser…) ainsi que le contact indirect par l’entremise des gouttelettes chargées de virus expulsées par la toux et les éternuements d’une personne infectée. Dans ce dernier cas, les gouttelettes expulsées ne voyagent que sur environ 1 à 2 mètres avant de se déposer sur les surfaces environnantes.

Dès lors, les principaux comportements permettant de limiter la transmission du virus incluent la distanciation sociale, à savoir le maintien d’une distance de 2 mètres entre les personnes, le lavage fréquent des mains et les précautions quant aux éternuements et à la toux, en se couvrant le nez et la bouche.

Doit-on prendre des mesures de précaution pour manipuler les objets potentiellement infectés?

Le risque de transmission par les surfaces et objets existe, mais il est considéré actuellement comme mineur par rapport au risque de transmission de personne à personne. Le lavage des mains avec de l’eau et du savon après manipulation d’objets potentiellement contaminés demeure la mesure à privilégier. Il faut également éviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche sans s’être d’abord lavé les mains de façon adéquate.

Quelles sont les risques de contracter la COVID-19 par le biais des systèmes de ventilation?

De manière générale, peu d’études récentes ont permis de montrer une association significative entre la propagation ou la transmission des virus et la ventilation des bâtiments résidentiels.

Le risque de diffusion sous forme de gouttelettes ou d’aérosols par le biais d’un système de ventilation ne peut complètement être écarté, mais demeure très faible. En effet, les microparticules contenant les virus, généralement plus lourdes que l’air , sont entraînées vers le sol par la gravité. Dans la majorité des logements, les grilles de retour, la plupart du temps situées au plafond, rendent ainsi l’aspiration des virus par les systèmes de ventilation pratiquement impossible.

Doit-on continuer de faire fonctionner un système de ventilation lorsqu’une ou plusieurs personnes infectées occupent le logement ?

Pour toute personne infectée résidant dans une seule pièce du logement, il importe de ventiler la pièce par le système de ventilation 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ou par l’ouverture fréquente des fenêtres, en gardant la porte de la pièce fermée.

Doit-on modifier ou renforcer les procédures d’entretien pour l’entretien des systèmes de ventilation en période de pandémie?

Il convient de vérifier le bon fonctionnement du système de ventilation et de ventiler de façon adéquate les espaces intérieurs occupés. De façon pratique, il convient de :

  • Aucun objet ou aucune accumulation excessives de poussières ne doivent obstruer registres de ventilation
  • Vérifier le fonctionnement des ventilateurs du système mécanique et la propreté des filtres, suivant la maintenance normale qui doit être opérée sur les équipements.

L’utilisation de systèmes de filtration pourrait-elle s’avérer utile pour atténuer le risque infectieux?

Les filtres généralement utilisés dans les systèmes de ventilation ne peuvent pas retenir des particules de moins de 1 à 3 micromètres (1 micromètre = 0,001 mm), alors que les dimensions du covid-19 n’excédent pas 0,2 micromètres. Des filtres à très haute efficacité, de type « HEPA », peuvent réduire la concentration des virus comme celui qui nous affecte actuellement mais restent difficilement envisageables eu égard à des raisons financières (coût élevé) et techniques (possibilités d’adaptation aux VMC existantes).

Des solutions mobiles existent cependant, qui constituent un intérêt indéniable, notamment dans les pièces à usage collective (salon, salle à manger…) mais plus sûrement encore dans les espaces professionnels de grandes dimensions. Signalons cependant que les purificateurs d’air grand public ne sont d’aucune utilité pour enrayer la circulation du coronavirus, seules des solutions de filtration fine au minimum de niveau HEPA « H13 » doivent être envisagées.

De plus, la plupart des solutions de filtrage mobile HEPA permettent également de limiter les diffusions de substances de plus grandes dimensions tels le COV, le SO2, les particules fines ainsi que les odeurs.

Grâce à l’emploi de tels systèmes, on éviterait ainsi de créer un terreau favorable à la dangerosité du virus, ou de tout autre virus ultérieur, liée à des fragilités bronchitiques ou respiratoires chroniques du fait d’une mauvaise qualité de l’air intérieur.

En conclusion, rappelons cependant que l’air intérieur n’est pas le vecteur par lequel le virus se propage principalement et qu’il ne règlera en rien la transmission de personne à personne.

La meilleure protection que l’on puisse envisager réside finalement dans la combinaison de différentes actions telles que :

  • la distanciation et les gestes barrières, même en famille, pendant cette période très particulière
  • une aération régulière et le nettoyage systématique des objets et mobiliers susceptibles d’être contaminés, en cas de présence d’un malade du coronavirus dans le logement (en complément du port du masque de protection)
  • la vérification du système de ventilation et de filtration si elle n’a pas été faite suivant les préconisations constructeur et installateur
  • l’adjonction éventuelle de filtres mobiles pour une protection améliorée

Vous pouvez aussi consulter les recommandations de l’INRS qui s’appliquent à la qualité de l’air intérieur au bureau, qu’il s’agisse du travail en entreprise ou en télétravail. Egalement notre article relatif à la ventilation et la climatisation en période COVID-19 si vous voulez approfondir vos connaissances techniques sur le sujet de la qualité de l’air intérieur au bureau et les précautions qui s’imposent pour les entreprises.

Vous souhaitez en savoir plus sur notre offre en matière de télétravail ? Consultez notre programme de formation et d’accompagnement pour aménager et décorer votre espace de télétravail, sans négliger l’ergonomie. Ce programme s’adresse aux entreprises qui souhaitent améliorer l’environnement de travail de leurs collaborateurs, parlez-en à vos Ressources Humaines !

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