Le confort acoustique, un élément essentiel pour le bien-être et la performance au travail
Le confort acoustique n’est sans doute pas le thème qui vient de prime abord lorsque que l’on évoque l’espace de bureau en télétravail, à la différence de l’open space bruyant dans lequel beaucoup de nos concitoyens évoluent en entreprise.
Cependant lors de l’épisode de confinement, et même si nous sommes beaucoup plus indulgents envers nos proches que nos collègues de bureau des bruits qu’ils peuvent causer, beaucoup d’entre nous ont sans doute expérimenté la difficulté de travailler et de se concentrer avec la proximité de son conjoint et de ses enfants. A l’inverse, nous sommes probablement pour eux source de gêne, compte tenu de leurs propres exigences de confort de travail ou d’apprentissage !
C’est pourquoi la protection contre le bruit dans son espace de bureau en télétravail, qu’il provienne de l’extérieur, des autres parties de l’habitation, ou des proches partageant cet espace de travail est un sujet qui mérite d’être traité : le confort acoustique n’a pas de prix.
Nos experts vous dévoilent les principales améliorations que vous pouvez apporter à votre local ou espace de travail pour jouir d’une plus grande tranquillité, lorsque vous en avez besoin.
Quel niveau de bruit ne pas dépasser ?
En premier lieu, précisons que le bruit se mesure en unité de décibel (dB), la réglementation en matière de sécurité au travail met la barre assez haut, avec un danger auditif identifié à partir de 80 dB (niveau de bruit ressenti dans une rue animée) : les entreprises concernées sont dès lors essentiellement celles de la construction, des travaux publics et de l’industrie.
Un travail de bureau en télétravail calme exige un niveau ambiant ne dépassant pas 50 dB, une télévision diffusant à un niveau sonore moyen émet de l’ordre de 70 dB donc n’installez pas votre espace de travail dans votre salon, si vous voulez bénéficier d’un bon confort acoustique !
Les différentes sources de nuisance sonore :
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Les bruits de l’extérieur :
Evidemment, l’isolation acoustique de votre logement par rapport aux bruits de la rue, de la cour ou simplement d’un voisinage bruyant est un préalable pour la qualité de vie au domicile, qu’il s’agisse du toit si vous êtes en maison, des murs extérieurs et des ouvrants (portes, fenêtres).
L’isolation des murs peut être réalisée par l’intérieur ou l’extérieur, sa réalisation est le plus souvent dictée par des impératifs d’isolation thermique et d’étanchéité à l’air pour des questions d’économie d’énergie et de préservation du bâti, cependant elle offre l’occasion, dans les deux cas, de pouvoir inclure un traitement acoustique efficace. Beaucoup moins chère que l’isolation par l’extérieur, l’isolation par l’intérieur réduit cependant la surface habitable et oblige généralement à déplacer les installations électriques et revoir la décoration.
Concernant les ouvrants, les technologies actuelles permettent d’investir dans des fenêtres ou baies offrant une très bonne performance acoustique et thermique, sans l’obligation d’investir dans des doubles fenêtres (sauf si vous vivez malheureusement à proximité d’une route passante ou d’un aéroport). En la matière, la technologie VIR (vitrage à isolation renforcée) est un must.
Choisir judicieusement ses ouvrants
Mais le type d’ouverture a également un rôle central. Préférez un ouvrant à la française ou un oscillo-battant, dont les joints comprimés permettent une bien meilleure étanchéité que les fenêtres coulissantes.
Le classement AC (Acotherm) figurant sur les fiches techniques des fenêtres doit vous permettre de faire le bon choix, entre modèle standard AC1 adéquat pour un environnement calme, jusqu’à AC4 permettant une atténuation d’environ 40 décibels (dB), ce qui est considérable.
Enfin, il est nécessaire de faire attention aux autres éléments de vos ouvertures, comme le volet et la ventilation : optez pour des entrées d’air acoustiques ou dotées de silencieux acoustiques, qui laissent passer l’air neuf, pas le bruit !
Si vous ne pouvez pas remplacer vos fenêtres, il faut améliorer leur étanchéité à l’air pour empêcher le bruit de s’infiltrer. Les joints en caoutchouc à poser sur le dormant des fenêtres sont efficaces et très faciles à poser même pour les bricoleurs du dimanche : ce sont de simples bandes adhésives.
De la même manière, pensez à installer des joints autour de vos portes extérieures ainsi qu’un joint balai en bas de porte (pas très design mais efficace…). Vous pouvez également calfeutrer votre porte, comme le font souvent les notaires ou les médecins. Il existe des kits de capitonnage prêt-à-poser, mais vous pouvez aussi poser de simples plaques de liège, matériau naturel isolant aussi bien du point de vue acoustique que thermique.
2. Les bruits provenant des espaces intérieurs de votre logement :
Quoi de plus vital lorsque l’on assiste à une télé-conférence ou que l’on s’entretient avec un client important, d’atténuer le bruit provenant de la chambre des enfants, de la buanderie où tourne votre machine à laver, ou encore de votre cuisine où votre conjoint – c’est son tour aujourd’hui – mitonne de délicieux plats à grand renfort de robot, mixer, extracteur de jus, ou autres appareils efficaces mais pas particulièrement reconnus pour leur discrétion !
Au moment d’acheter vos équipements d’électro-ménager, comparez leur niveau sonore indiqué en décibels (dB) sur la fiche technique. A titre d’exemple, un lave-linge silencieux émet environ 40 dB en mode lavage et entre 60 et 65 dB en mode essorage. Si votre matériel est ancien, installez des patins anti-vibration sous les pieds de l’appareil.
Une bonne isolation des murs intérieurs, des plafonds et des sols est capitale pour vous permettre de jouir d’une certaine tranquillité vis-à-vis de votre environnement familial.
Le meilleur résultat sera obtenu avec une isolation de l’ensemble des 6 cloisons, l’isolation d’une seule cloison ne permet souvent pas d’obtenir un résultat probant.
Murs :
Si vous voulez vous préserver de nuisances sonores importantes, optez pour la pose d’un placo standard type BA13 ou mieux encore d’un placo phonique, qui pour un poids à peine supérieur (10%) permet d’atténuer le bruit de 50%.
Depuis quelques années, des innovations de type peintures ou papier peints « acoustiques » sont proposées offrant des soit- disant vertus isolantes en évitant de lourds travaux.
Cependant, aucun des fabricants à notre connaissance ne présente de gains d’isolation acoustique s’appuyant sur des tests de laboratoires accrédités et officiels : il s’agit là d’arguments essentiellement marketing pour augmenter la valeur ajoutée de leurs offres.
Le mieux est de conserver la destination décorative de la peinture et du papier peint et d’opter en complément pour des solutions acoustiques réellement professionnelles et efficaces !
Plafond et sol :
Pour les plafonds, une solution de même type s’impose en incorporant un isolant d’épaisseur d’au moins 100 mn de type laine minérale entre le plafond et le parement placo.
Concernant le sol, si vous avez un carrelage ou un plancher chauffant, vous pouvez poser un parquet (collé ou flottant) en incorporant une sous-couche acoustique mince – 3 à 7 mm d’épaisseur. Attention, l’atténuation des bruits de choc sera d’autant meilleure que la sous-couche est épaisse.
3. Les bruits à l’intérieur de votre pièce de travail
Vous travaillez avec votre conjoint, dans votre salon où vos enfants viennent faire des apparitions, ou plus… : il convient d’améliorer l’isolation intérieure de votre espace bureau de télétravail pour un meilleur confort acoustique.
Un des problèmes les plus fréquents est la réverbération (effet d’écho) ou encore la résonance, notamment dans les logements récents. Invitez des parents ou des amis et vous verrez si le niveau sonore reste supportable lorsque plusieurs personnes parlent en même temps. Si le sol est carrelé, c’est encore pire.
Pour limiter ce phénomène, des solutions simples existent comme notamment la pose de moquettes, tapis au sol ou de doubles rideaux aux fenêtres.
Les meubles ont également un impact important sur le bruit. De grands armoires ou bibliothèques garnies de différents objets et bibelots contribueront à atténuer la propagation du son.
Enfin, concernant le plafond, une alternative simple à la pose de placo acoustique tel qu’énoncé précédemment est la pose d’un plafond tendu. Constitué de toile PVC, ce dernier a l’avantage de pouvoir être posé facilement, de pouvoir cacher les défauts de construction, et présente des effets décoratifs intéressants et personnalisables. Au chapitre des inconvénients, il s’entretient facilement mais est relativement fragile, a tendance à se décolorer après un certain temps et surtout coûte relativement cher.
Attention, contrairement au placo, la toile tendue réduit la propagation du son dans la pièce mais n’est pas efficace pour limiter le bruit venant de l’étage supérieur. A vous de faire le bon choix en fonction de l’occupation des différentes pièces de votre logement.
Limiter le temps de réverbération est appréciable, cela dit si votre conjoint et vous-mêmes avez des activités professionnelles générant de nombreux appels ou réunions téléphoniques pendant la journée de travail, les actions sur les parois et les mobiliers ne seront pas suffisantes.
Quelles solutions pour améliorer le confort acoustique en télétravail ?
Des solutions existent, utilisées principalement sur les lieux de travail à l’heure actuelle, mais qui peuvent aussi constituer un complément utile à une pièce bien isolée acoustiquement :
Des casques à réduction active de bruit, par opposition à la réduction passive obtenue par les caractéristiques du casque (mousses sur les écouteurs par exemple)
Alors que la réduction passive est assez efficace sur les hautes fréquences et les bruits irréguliers, la réduction active, qui utilise une source auxiliaire pour annuler le bruit indésirable, bloque la majorité des sons. Attention, cependant, pour vous équiper d‘un modèle réellement efficace, il vous faudra débourser une somme de l’ordre de 300 €.
Si vous êtes en vis-à-vis avec un autre télétravailleur, des cloisonnettes ou des panneaux acoustiques, souvent utilisés dans les open spaces, peuvent atténuer le passage de bruit entre les deux bureaux.
Des modèles divers existent, privilégiez une gamme professionnelle offrant des résultats avérés – même si vous souhaitez inter-agir facilement avec votre co-travailleur, soyez conscient que la hauteur du modèle joue très grandement sur l’absorption du bruit, un modèle de 40 cm permet d’atténuer le bruit de 1 dB seulement contre 5 dB ou plus pour un modèle de 60 cm.
Pour atténuer les sources de bruit latérales, des solutions de fauteuils design existent – à des prix assez élevés – offrant une protection acoustique par leur forme bulle ou oeuf englobante, qui permet de s’isoler pour de la lecture ou des conversations téléphoniques. La réserve sur ces sièges est le manque d’ergonomie pour des tâches de travail proprement dites.
En conclusion :
Une bonne isolation en télétravail passe comme nous l’avons vu par la combinaison de plusieurs stratégies : isolation des parois et des ouvrants, ameublement, équipements au poste de travail allant dans les cas extrêmes jusqu’à des protections auditives.
L’ouïe est le seul sens qui ne se repose jamais vraiment, aussi prendre soin de son confort auditif durant de longues journées de télétravail est essentiel pour garder sérénité, concentration et performance dans ses activités.
Vous pouvez télécharger des applications gratuites qui vous permettent, sinon de mesurer précisément le niveau de bruit ambiant, tout du moins d’évaluer en pourcentage l’efficacité de telle solution en matière d’atténuation, citons à titre d’exemple Sonomètre (Soundmeter) qui affiche le bruit en dB sur une échelle de temps, avec l’indication des activités usuelles correspondantes.
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