La culture d’entreprise constitue la carte d’identité et l’ADN de l’entreprise. Elle permet aux futurs collaborateurs de disposer de repères pour déterminer si leurs valeurs sont en adéquation avec celles de l’entreprise. Elle influe également sur leur fidélité à l’entreprise, à condition d’évoluer de façon construite en emportant l’adhésion de ses forces vives.
Alors comment rendre ses collaborateurs acteurs de la culture d’entreprise pour maintenir et renforcer son attractivité ? Cette question a fait l’objet il y a quelques semaines d’un webinaire réunissant 4 start-ups membres du Lab RH, présentant des expertises complémentaires : Bloom Inside, Jooxter, fizYou et YesWeShare.
Voici les principaux axes d’amélioration évoqués par ces acteurs de la transformation RH :
La culture d’entreprise, un socle de valeurs et pratiques qui va au-delà de la RSE
En matière de culture d’entreprise, les entreprises font souvent référence aux valeurs, aux « us et coutumes » adoptés au fur et à mesure de leur développement.
D’après le blog HAYS, elle distingue en effet “l’ensemble des comportements, des symboles et des normes propres à chaque entreprise ». Elle est unique et définit une forme de collaboration naturelle entre ses membres.
Une étude récente de GLASSDOOR fait le constant que 56 % des employés jugent que la culture d’entreprise est plus importante que le salaire, cette proportion grimpant à 66 % chez les millennials. En outre, 71 % d’entre eux chercheraient un autre emploi si la culture de leur entreprise venait à se détériorer.
D’après Agathe Silvain, responsable communication de Jooxter, “la culture d’entreprise est le fondement qui rassemble les collaborateurs autour d’objectifs communs. Renforcer la culture d’entreprise implique de susciter une réelle cohésion, notamment à l’ère du travail hybride et des tiers-lieux.”
On le voit, depuis la pandémie, les priorités des collaborateurs ont changé. Alors, quelles actions engager pour les impliquer efficacement ?
Privilégier l’approche « bottom-up » pour impliquer ses collaborateurs
L’organisme Culture RH pointe que seulement 6% des employés en France s’estiment engagés envers leur entreprise. C’est beaucoup moins que nos voisins européens. La question de l’engagement est donc bien réelle et pose la question des politiques RH et des pratiques managériales.
L’approche “top down” est celle privilégiée par les directions d’entreprise et RH. En effet, elle permet de réduire les risques, de maîtriser les coûts et délais en proposant aux collaborateurs des solutions à partir d’un diagnostic initial, sans faire appel à eux.
Dans l’approche “bottom-up” à l’inverse, il s’agit de placer les employés au centre du processus de décision en les faisant collaborer à tous les niveaux. Contrairement au processus top-down, la parole est donnée aux personnes « de terrain » pour définir si la culture d’entreprise correspond aux besoins et aux attentes de chacun.
Ainsi, Talia Lipiec, dirigeante de fizYou, indique “que si l’on se réfère à l’exemple de la santé au travail, de nombreuses attentes peuvent venir des collaborateurs sans qu’elles n’aient été initialement ciblées par le management. A contrario comme les collaborateurs n’ont souvent pas conscience des conséquences des conditions de travail sur leur santé, l’entreprise a le devoir de leur proposer des solutions d’amélioration”.
Ainsi, en matière de culture d’entreprise, les deux approches top down et bottom up doivent se combiner pour aboutir à un engagement mutuel.
Quel type d’engagement prioriser : individuel ou collectif ?
D’après diverses études, nous passons en moyenne 100 000 heures au travail soit quasiment 12 années de notre vie. Ainsi, l’entreprise est presque une deuxième maison ! C’est pourquoi il est essentiel pour un collaborateur de sentir qu’il fait partie d’une communauté où il a ses repères et se sent bien. L’expérience collective constitue ainsi le socle fondamental de l’engagement du collaborateur.
Une étude récente du cabinet IPSOS fait apparaître que l’expérience collective influe positivement pour 69% des collaborateurs sur le partage des connaissances, 65% d’entre eux sur la productivité, 60% sur la motivation et enfin 59% sur la créativité.
Ainsi, favoriser l’expérience collective s’avère bénéfique pour les entreprises et renforce l’épanouissement de ses collaborateurs.
Attention néanmoins à ne pas sacrifier les besoins propres à chaque individu au motif de l’expérience et du bien-être collectif !
Une manière de concilier expérience individuelle et collective est de veiller à la personnalisation des solutions mises en oeuvre, afin que chacun puisse se les approprier suivant ses besoins et son profil. D’après Gaëlle Bassuel, dirigeante de YesWeShare “le fait de prendre conscience que nos différences peuvent s’exprimer dans le socle collectif renforce notre sentiment d’appartenance à une culture commune. Et cimente ainsi notre lien à l’entreprise.
Alors quels outils utiliser concrètement ?
2 leviers essentiels pour renforcer la culture d’entreprise
1. Le numérique au service de l’engagement individuel et collectif
Si les outils numériques sont devenus indispensables pour assurer le bon fonctionnement des entreprises pendant et au-delà de la pandémie, il est essentiel de les utiliser à bon escient. En matière d’expérience collective, le présentiel doit toujours garder une part prééminente, le numérique vient compléter et renforcer son impact.
Le numérique permet concrètement d’améliorer l’engagement des collaborateurs et renforcer la culture d’entreprise dans les exemples suivants :
- Créer un lien plus direct entre les collaborateurs et le management, à partir d’outils de communication adaptés (messagerie d’entreprise, etc…)
- Personnaliser l’expérience collaborateur avec des modules prenant en compte les spécificités de chacun
- Proposer des activités collectives, auxquels les collaborateurs peuvent participer de façon synchrone ou asynchrone (sondages, quizz, etc…)
2. Les espaces de travail, lieux totem de la culture d’entreprise
Avec le COVID-19, les espaces de travail ont pris une dimension nouvelle en permettent aux collaborateurs de se retrouver entre collègues pour échanger, ce qu’ils ne peuvent faire efficacement en télé-travail. Ils constituent par essence le lieu où la culture d’entreprise peut le mieux s’exprimer.
Selon Henri Coulloumme-Labarthe, associé chez Bloom Inside, “les entreprises qui réinventent leurs espaces en proposant une variété de lieux et de modes de travail renforcent de manière significative leur marque employeur. En donnant envie à leurs collaborateurs de venir au bureau, elles contribuent à améliorer l’expérience collaborative et la productivité des équipes, tout en cimentant la culture d’entreprise ».
Parmi les espaces en vogue dans les start up et les PME, on retrouve :
- une cuisine d’entreprise où se reposer et « chiller » tout en échangeant en petits groupes sur des sujets plus ou moins formels
- un espace détente avec des canapés et fauteuils confortables pour se relaxer après une période de travail soutenue
- des phone booths ou box acoustiques pour téléphoner ou travailler en toute confidentialité
- les espaces de travail, qui se modernisent pour apporter plus de confort et de bien-être avec du mobilier de bureau ergonomique et des outils numériques adaptés aux besoins de chacun
Attention à ne pas négliger le confort du bureau en télétravail, car l’entreprise reste responsable de la préservation de la santé quel que soit le tiers-lieu (qui peut être aussi un espace de coworking).
En conclusion, rendre ses collaborateurs acteurs de la culture d’entreprise est une obligation pour toute entreprise désireuse d’améliorer la RSE et la qualité de vie au travail. Il existe plusieurs leviers qui permettent de mobiliser les énergies en combinant expérience collective et individuelle.
Pour retrouver les conseils des différents experts, nous vous proposons d’accéder au replay du webinaire.